Plan de l'article
Qu’est-ce que dioxyde de soufre et quel est son rôle ?
Le dioxyde de soufre (SO2) est un gaz incolore ayant une odeur très forte et couramment utilisé dans l’industrie alimentaire. Le nom commun employé dans l’étiquetage des aliments contenant du dioxyde de soufre est E220. Il est utilisé dans divers secteurs de l’industrie comme agent de conservation : transformation de la viande, récolte de légumes et de fruits, production de vin sulfites très raisonnés et d’autres boissons.
Ainsi les sulfites sont employés en œnologie pour ses propriétés antiseptiques et antioxydantes. En tant qu’antiseptique, il agit contre le développement des micro-organismes (des bactéries lactiques, des bactéries acétiques, des levures responsables de la ré-fermentation des vins doux, des brettanomyces qui peuvent générer des phénols volatils et des altérations bactériennes. Comme antioxydant, il permet d’éviter la madérisation des vins (processus de transformation qui leur donne un arôme de rancio), préserve les vins d’une oxydation trop importante des composés phénoliques et des substances favorables au développement des qualités organoleptiques des vins.
A lire en complément : Je veux un event designer !
Le sulfite peut être ajouté à différentes étapes de la production des vins :
A lire également : Photographie et retouche: la combinaison gagnante
- À la vendange pour inhiber l’action des levures indigènes (présentes naturellement sur la peau des raisins) et bloquer le processus d’oxydation.
- Au foulage pour éviter des incidents microbiens et d’autres types d’oxydations.
- À la fermentation pour arrêter, voire empêcher la fermentation malo-lactique.
- Au soutirage pour éviter l’oxydation.
- À l’embouteillage aussi pour éviter l’oxydation ou d’autres dérives microbiennes lors de la mise en bouteilles.
Le moment choisi pour ajouter des sulfites varie d’un domaine à l’autre, des pratiques de chaque vigneron, du maître du chai (lieu où se déroule la vinification), du type de vin souhaité, des techniques employées et de la qualité sanitaire de la vendange.
Est-il possible de boire du vin sans sulfites ?
Je répondrais en reformulant la question : est-il possible de boire du vin sulfites très raisonnés ou vin sans sulfites ajoutés ? La réponse est oui. Sachez que le dioxyde de soufre est un composant naturel présent dans notre organisme et que toutes les levures produisent naturellement du dioxyde de soufre en quantité variant entre 20 mg/l et 100 mg/l dans des cas très spéciaux. Donc, tous les vins contiennent des sulfites produits pendant l’étape de vinification et il impossible d’avoir du vin sans sulfites.
Les sulfites ne sont pas anodins, mais il faudrait consommer 300 litres de vin en une seule prise pour atteindre la dose qui tue théoriquement 50 % des individus (820 mg par kilo de poids corporel).
Taux de SO2 maximum autorisés en mg/l pour les vins conventionnels
Type de vin | Loi CEE | Nature & Progrès | Demeter | FNIVAB | Biodyvin | Charte AVN |
Rouge sec | 160 | 70 | 70 | 100 | 80 | 30 |
Blanc & rosé sec | 210 | 90 | 90 | 120 | 105 | 40 |
Mousseux | 210 | 60 | 60 | 100 | 95 | NC |
Liquoreux | 400 | 150 | 200 | 360 | 200 | 80 |
Le plus souvent, le vin sulfites très raisonnées ou sans sulfites ajoutés, sont beaucoup plus fruités, pleins de vie, évoluent plus librement et sont plus digestes. On les consomme habituellement plus jeunes que les vins conventionnels. D’un autre côté, il est possible, selon le vigneron et son procès de vinification, de produire des vins sans sulfites ajoutés qui peuvent vieillir davantage que les vins ordinaires.
Comprendre l’agriculture viticole raisonnée
D’après l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture bio, la France comptait en 2016 5 263 exploitations viticoles bio soit 9 % du vignoble français – ce qui représente une croissance de 2 % par rapport à 2015.
L’agriculture raisonnée est la moins contraignante des démarches viticoles. Son but est de réduire l’impact de la viticulture sur notre environnement en employant le minimum de produits de chimiques, en évitant les cures préventives et traitant les vignes uniquement lorsque cela sera extrêmement nécessaire.
Autrefois, un vin bio était un vin issu de la viticulture biologique. Depuis 2012, le vin bio doit être produit à partir des raisins originaires de l’agriculture biologique, mais également, l’étape de la vinification doit respecter strictement un cahier de charges défini par l’UE. C’est seulement à ce titre, que le vin en question peut obtenir la certification de vin bio.
Taux de SO2 maximum autorisés en mg/l
Type de vin | Normes | Rouge sec (sucres < 5g/l) | Blanc & rosé secs (sucres < 5g/l) | Vins de liqueur & vins doux naturels | Mousseux |
Biologiques | FNIVAB | 100 | 120 | 100 | 100 |
Nature & Progrès | 70 | 90 | 80 | 60 | |
Bio dynamiques | Demeter | 70 | 90 | 80 | 60 |
Biodyvin | 80 | 105 | 100 | 96 | |
Naturels | Charte AVN | 30 | 40 | 80 | 60 |
Type de vin | Normes | Demi-secs | Moelleux | Liquoreux |
Biologiques | FNIVAB | 150 | 250 | 360 |
Nature & Progrès | 130 | 150 | 150 | |
Bio dynamiques | Demeter | 60 | 130 | 200 |
Biodyvin | 104 | 175 | 200 | |
Naturels | Charte AVN | 130 | 150 | 80 |
Conclusion : oui au soufre mais à très petites doses !
À des doses très faibles, comme dans le cas du vin sulfites très raisonnés, le dioxyde de soufre peut être bénéfique au vin pour ralentir voire supprimer son oxydation mais un usage démesuré peut affecter sensiblement ses qualités gustatives et porter préjudice aux personnes sensibles aux sulfites.