Adoption de l’agilité en entreprise : Statistiques sur les expériences

Adoption de l’agilité en entreprise : Statistiques sur les expériences

L’agilité désigne la capacité d’une entreprise à s’adapter aux changements. Ce type de management requiert de petites équipes auto-organisées, autonomes et pluridisciplinaires.

Il implique le client tout au long du processus et s’améliore continuellement grâce à un feedback permanent. Employant une politique de flexibilité, le mode agile consiste à élaborer des produits ou des services de manière itérative et incrémentale.

Nous verrons dans cet article, la définition du terme agilité et sa condition d’usage. Ensuite, nous parlerons des méthodes agiles les plus utilisées et des statistiques sur l’application de cette approche. Enfin, on portera une analyse approfondie sur les limites, les résultats, bref l’impact de l’agilité sur les organisations qui l’utilisent et bien plus encore.

Quand faut-il piloter en mode agile ?

Si les changements sont la norme plutôt que l’exception et que les exigences de départ sont vagues, les méthodes agiles se révèlent plus efficaces que l’approche de gestion classique des projets.

En effet, il peut arriver que les spécifications soient floues ou que les solutions techniques envisagées soient complexes. Ainsi, quand le client exprime ses besoins sans pour autant connaitre dans quelle direction aller, le mode de fonctionnement agile s’affiche comme une solution sine qua non.

À cet instant, étant dans l’incapacité de prédire la solution finale, le client doit faire appel aux valeurs du management agile pour la réussite du projet. Pour cela, dans la construction du projet, des équipes compactes travaillent en étroite collaboration afin de préciser et de réaliser les objectifs.

Toutefois, les méthodes agiles s’adaptent bien à une grande variété de projet et leur faible taux d’échec (9%) est un argument important pour les adopter.

Les méthodes agiles les plus utilisées en gestions de projets

Scrum et SAFe (Scaled Agile Framework) sont les méthodologies agiles les plus utilisés. Selon le 15e rapport sur l’état de l’agilité, Scrum occupe 66 % des parts du marché dans l’agilité monoéquipe et SAFe 37 % dans l’agilité multiéquipe. En ce qui concerne le pilotage monoéquipe, la méthode Scrum est challengée par Kanban (6 %). Si la méthode Scrum est adaptée à la gestion d’un projet unique, Kanban est destiné au management de plusieurs projets.

Il faut remarquer d’autres approches telles que la programmation extrême (XP) compatible avec tout type de projet qui autrefois occupait 25 % des répondants est passée à moins de 1 %. En revanche, les dérivations du Scrum telles que Scrumban et ScrumXP se démarquent respectivement avec 9 % et 6 %.

Adoption de l’agilité en entreprise

Toujours, selon la 15e enquête State of agile menée de février à avril 2021, plus de la moitié des répondants (52 %) déclarent que la majorité ou la totalité des équipes de leurs entreprises ont adopté l’approche agile.

Pendant que 94 % des interviewés signalent que leur entreprise pratique l’agilité, 65 % déclarent que leur entreprise à une expérience significative en agilité.

À l’interrogation : quels sont les secteurs d’organisations qui adoptent les principes et pratiques agiles, les résultats suivants sont recueillis.

  • Développement logiciel (86 %)
  • IT (63%)
  • Opérations (29 %)
  • Commercialisation (17 %)
  • Sécurité (17 %)
  • Ressources humaines (16 %)
  • Ventes/opérations de ventes (11 %)
  • Finance (10 %)
  • Développement matériel (10 %)

Cependant, remarquons qu’il y a eu une croissance significative de l’adoption d’agile au sein des équipes de développement de logiciels. Ainsi, on note un taux de 86 % en 2021 contrairement à 37 % en 2020. Par ailleurs, la croissance des secteurs d’activités non informatiques a également augmenté de manière significative, doublant l’adoption depuis le 14ᵉ rapport de l’année dernière.

L’agilité à l’échelle commence à prendre de l’ampleur

En effet, qu’il s’agisse de la méthode Scrum, Kanban, Scrumban ou XP, ces approches atteignent vite leur limite au-delà d’une équipe de 5 à 9 personnes. Dès lors, pour passer à l’échelle avec un plus grand nombre de concepteurs, d’autres méthodes comme SAFe sont recommandées.

Bien qu’il existe un large éventail de cadres de mise à échelle, le SAFe continue d’être le plus populaire avec 37% des répondants l’identifiant comme le cadre qu’ils suivent le plus étroitement. Ainsi, SAFe dépasse de manière significative les méthodes de mises à échelles comme le Scrum Scale (9 %), Enterprise Scrum (6 %), le modèle Spotify (5 %), Large Scrum Scale (3 %), etc.

Au cours des dernières années, il y a eu une prise de conscience croissante des opportunités et des défis offerts par la mise à échelle des pratiques agile. Dès les débuts, la mise à échelle a été abordée via une approche « Scrum of Scrums ». Au cours des enquêtes des cinq dernières années, nous avons assisté à un succès fulgurant de SAFe qui est devenu l’approche dominante utilisée par plus d’un tiers des répondants.

Les logiciels et outils de gestions des projets les plus utilisés

En 2007, selon le PWC, 77 % des entreprises utilisaient un logiciel de gestion de projet. Un logiciel de pilotage de projet est adopté à 9 % pour son prix, 24 % pour sa facilité d’utilisation et 40 % pour sa fonctionnalité. Il existe aussi d’autres critères comme la réputation, l’assistance et la popularité du logiciel qui ne sont pas à ignorer.

Selon le 15e rapport sur l’agilité, ¾ des répondants déclarent utiliser des tableaux Kanban tandis que 2/3 utilisent des tableaux de tâches et des feuilles de calcul. Cependant, il faut remarquer que 64 % des entreprises utilisent des outils adaptés pour la gestion de projet tels que le logiciel de gestion de projet.

Les indicateurs de performances ou KPIs pour la mesure du succès des projets agiles.

Essentiels pour mener les équipes vers le succès, les KPIs permettent de mesurer et de comprendre la progression des projets. Ainsi les KPIs agiles sont des normes qui aident une équipe Scrum à surveiller son bon fonctionnement.

Ainsi, lors de l’évaluation des mesures employées par les organisations pour déterminer le succès de la transformation agile, l’enquête a montré que 3/5 des répondants se tournent vers des mesures de succès axés sur l’extérieur. En outre, le succès de la livraison agile est également basé sur les mesures externes. On note la valeur commerciale délivrée (49 %), la satisfaction client/utilisateur (49 %) et la vélocité (45 %) qui sont considérées comme une mesure importante du succès agile.

Corrélation entre agilité et productivité

Selon une analyse de McKinsey&Company, effectuée sur 22 organisations dans six secteurs, il en ressort que les transformations agiles peuvent avoir un impact puissant sur les résultats en plus d’autres avantages. Cette analyse effectuée à l’échelle de l’entreprise a permis d’identifier trois principaux résultats des transformations agiles : l’amélioration de la satisfaction client, de l’engagement des employés et de la performance opérationnelle. Ces avantages se renforcent mutuellement pour produire un quatrième résultat : une performance financière améliorée.

L’analyse révèle que :

  • L’agilité a le potentiel d’améliorer l’expérience client jusqu’à 30 % ;
  • L’agilité conduit à une amélioration potentielle de 20 % à 30 % de l’engagement des employés ;
  • L’agilité peut aider à débloquer une amélioration des performances opérationnelles allant jusqu’à 30 à 50 % ;
  • L’agilité peut améliorer les performances financières de 20 à 30 %.

Les obstacles à la pratique de l’agilité

Si la gestion des projets par le management agile est en constante évolution, qu’est-ce qui empêche une adoption plus large ?

En effet, les organisations sont confrontées à une variété de défis lorsqu’elles introduisent des techniques, des pratiques et des outils agiles.

Le 15e rapport sur l’état de l’agilité révèle que 30 % des répondants ont identifié pas moins de dix obstacles à l’adoption. Les principaux obstacles à l’adoption agile incluent :

  • Incohérences dans le processus et les pratiques (46 %)
  • Affrontements culturels (43 %)
  • Résistance organisationnelle générale au changement (46 %)
  • Manques de compétences et d’expériences (42 %)
  • Absence de participations des dirigeants (41 %)
  • Support de gestion et parrainage inadéquats (40 %)

L’Avis des coaches agiles sur la satisfaction des pratiques agiles

Scrum League dans un rapport sur l’étude de la transformation agile en 2019 portait un regard sur l’avis des coaches agiles. Ainsi, il n’y avait que 6 % des coaches qui sont satisfaits de la mise en œuvre des pratiques agiles dans les organisations pour lesquelles ils travaillent. Cependant, 49 % pensent que celles-ci se trouvent en échec face à ce virage.

Les certifications en agilité les plus populaires

Les Scrums master ou coach interne se doivent d’être à la hauteur de la gestion des projets agiles. En dehors de l’expérience professionnelle, ils doivent avoir des compétences pour réussir dans leur rôle de soutien et de médiateur.

En effet, au cours des dernières années de l’enquête State of agile, il a été remarqué qu’une majorité des répondants (38 %) se décrivent comme Scrum master ou coaches internes.

Il existe d’innombrables malentendus autour des méthodes du management agile. De plus, le stock de connaissances des participants est aussi un facteur dont dépend la réussite des projets agiles. Ainsi, des certifications ont vu le jour pour asseoir une base des pratiques agiles et sont destinées aux débutant ou professionnel des méthodes agiles.

Voilà un classement des certifications selon le salaire annuel moyen :

  • Disciplined Agile Scrum Master : 94.000 $  ;
  • Certified Scrum Master : 104.000 $ ;
  • SAFe® Agilist : 105.000 $
  • Agile Certified Practitioner : 109.000 $ ;
  • Certified Scrum Professional : 122.000 $  ;
  • Agile Certified Coach : 129.000 $.

Conclusion

En gestion des projets, l’improvisation n’a pas sa place. Il faut être méthodique pour arriver aux succès. D’où la naissance, des méthodes agiles qui promettent une souplesse dans la gestion des projets.

Si elle est adoptée par les organisations en vue d’améliorer la capacité à gérer l’évolution des priorités (64%), accélérer la livraison logicielle (64 %) et augmenter la productivité (47 %), il faut reconnaître qu’elle rencontre des obstacles quant à son adoption.

Afin de corriger les problèmes de l’incohérence dans le processus et les pratiques des méthodes agiles, des normes sont enseignées aux experts lors des formations au cours de laquelle, ils sont sanctionnés par des certifications.