Pays européen où l’immobilier est le moins cher : comparatif des prix

Moins de 1 000 euros le mètre carré dans certains pays, plus de 10 000 ailleurs : la carte de l’immobilier européen n’a rien d’un terrain plat. À l’Est, les tarifs s’effondrent là où, à l’Ouest, ils tutoient les sommets. Des marchés comme la Bulgarie, la Roumanie ou la Hongrie affichent des prix défiant toute concurrence, pendant que la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne voient s’envoler le coût de la pierre. Plusieurs études récentes livrent un état des lieux précis des endroits où devenir propriétaire reste à portée de main.

Tour d’horizon : comment varient les prix de l’immobilier en Europe ?

À travers le continent, la réalité du marché immobilier européen dessine une mosaïque de situations. Les écarts de pouvoir d’achat immobilier frappent d’emblée : selon Eurostat et le FMI, c’est au Danemark que l’acquisition d’un logement se révèle la plus accessible. Il faut compter 114 salaires nets pour s’offrir 100 m² dans ce pays, un chiffre surprenant alors même que le coût de la vie y dépasse la moyenne européenne de 43 %. Le salaire danois, parmi les plus élevés d’Europe, fait la différence et contrebalance ces prix élevés.

Juste derrière, l’Irlande et la Suède affichent respectivement 123 et 129 salaires nets nécessaires pour un bien équivalent. À l’autre bout du classement, la République tchèque et la Slovaquie peinent à offrir un accès facile à la propriété : jusqu’à 297 salaires moyens doivent être réunis pour acheter 100 m². Ces chiffres témoignent de marchés tendus, où la demande excède largement l’offre disponible.

Les taux d’intérêt hypothécaires réels accentuent encore ces disparités. La Russie décroche le taux le plus élevé d’Europe avec 12,3 % au troisième trimestre 2024. En Lettonie et en Pologne, le coût du crédit dépasse 5 %. Inversement, la Belgique et la Suède profitent de taux négatifs, une anomalie qui rebat les cartes pour les acheteurs. Dans des pays comme la France, l’Italie, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, les conditions sont plus stables, avec des taux compris entre 0,96 % et 1,85 %.

Pour mieux visualiser ces différences, voici les chiffres les plus marquants du continent :

  • Danemark : 114 salaires nets pour 100 m²
  • Irlande : 123 salaires nets
  • Suède : 129 salaires nets, taux négatif
  • Slovaquie : 297 salaires moyens
  • Russie : taux hypothécaire réel à 12,3 %

Si les prix immobiliers diffèrent autant, c’est à la croisée de multiples facteurs : niveau de vie, accès au crédit, pression foncière, dynamique salariale. Les classements proposés par Numbeo et TradingEconomics confirment ces tendances et soulignent la diversité du paysage immobilier européen.

Quels pays européens affichent les logements les plus abordables ?

Le Danemark conserve une position inattendue sur la carte du logement européen. Malgré un coût de la vie élevé, ce pays offre le meilleur équilibre entre prix d’achat et rémunération : 114 salaires nets suffisent pour acquérir 100 m². Un paradoxe danois qui s’explique en partie par un salaire moyen parmi les plus élevés d’Europe.

L’Irlande suit de près avec 123 salaires nets, portée par une dynamique salariale solide et une économie robuste, même si elle n’est pas à l’abri des soubresauts. En troisième position, la Suède (129 salaires nets) se distingue grâce à un taux d’emprunt négatif (-1,21 %). Les conditions de financement y allègent considérablement la charge de l’achat, là où d’autres marchés se tendent.

À l’inverse, la Slovaquie et la République tchèque ferment la marche : il faut réunir jusqu’à 297 salaires moyens pour s’offrir un appartement de 100 m² en Slovaquie. Le rêve d’accession à la propriété s’éloigne, le fossé se creuse, résultat d’un marché immobilier sous pression, d’une demande forte et de salaires qui peinent à suivre.

Pour mieux saisir la réalité de ce classement, voici les principaux chiffres à retenir :

  • Danemark : 114 salaires nets pour 100 m²
  • Irlande : 123 salaires nets
  • Suède : 129 salaires nets, taux négatif
  • Slovaquie : 297 salaires moyens pour 100 m²

L’Europe du Nord s’impose donc comme la zone la plus accessible pour devenir propriétaire, tandis que l’Europe centrale concentre les difficultés, bien loin des clichés sur l’immobilier à bas coût.

Zoom sur les destinations où acheter une maison coûte vraiment moins cher

Les grandes villes d’Europe affichent des écarts spectaculaires au prix du mètre carré. À l’ouest, Paris et Londres dépassent les 12 000 €/m². À l’est, certains marchés étonnent par leur accessibilité. En 2025, Porto s’impose avec un prix moyen autour de 2 000 €/m². Cette ville portugaise, portée par un dynamisme local et une offre encore abordable, attire de nouveaux profils d’acheteurs venus parfois de l’étranger.

En Bulgarie, Sofia propose un tarif médian de 1 150 €/m², preuve qu’un marché accessible ne rime pas forcément avec une faible attractivité. D’autres villes comme Bucarest (1 200 €/m²), Cracovie (1 500 €/m²) ou Valence (1 800 €/m²) conjuguent prix raisonnables et potentiel de revalorisation, au moment où la tension locative grandit dans les grandes capitales d’Europe de l’Ouest.

Voici quelques exemples concrets pour situer les marchés les plus abordables :

  • Debrecen : 1 000 €/m²
  • Thessalonique : 1 300 €/m²
  • Belgrade : 1 100 €/m²
  • Cluj-Napoca : 1 250 €/m²
  • Tirana : 1 200 €/m²

La Turquie et la Grèce s’ajoutent à ce panorama, portées par des incitations fiscales et, parfois, des dispositifs de citoyenneté attractifs. Ces exemples dessinent de nouveaux repères pour un marché immobilier européen en pleine mutation, où les meilleures opportunités ne se limitent plus aux économies émergentes.

Jeune femme consulte annonces de location dans son appartement

Comparer avant d’acheter : repères essentiels pour faire le bon choix immobilier en Europe

Évaluer les prix immobiliers ne suffit pas à faire un choix solide. Le marché immobilier européen obéit à des logiques complexes : contexte économique, taux d’emprunt, niveau de vie, sans oublier la réglementation et la stabilité d’un pays. Un appartement à prix doux à Sofia peut cacher une rentabilité incertaine si la demande locative faiblit ou si la fiscalité se durcit. À l’opposé, investir à Porto ou Valence, plus cher sur le papier, peut s’avérer judicieux à long terme si la qualité de vie et la croissance suivent.

La question du taux d’intérêt est loin d’être anecdotique. En Russie, le crédit immobilier s’obtient à 12,3 % (T3 2024), alors qu’en France, il se négocie à 1,13 %. En Belgique et en Suède, les taux négatifs changent entièrement la donne pour les emprunteurs. S’appuyer sur les données d’Eurostat, Numbeo ou TradingEconomics reste la meilleure façon de ne pas se laisser piéger par la seule grille des prix.

D’autres éléments pèsent lourd dans la balance : la sécurité des transactions, la transparence des démarches, la solidité du cadastre, ou encore le potentiel de valorisation. La qualité de vie reste décisive : infrastructures, offre culturelle, démographie, stabilité sociale. Les marchés les plus abordables aujourd’hui ne garantissent pas d’être les plus porteurs demain.

Avant de vous lancer, voici les critères à passer au crible pour évaluer un achat immobilier en Europe :

  • Rentabilité locative : ciblez des zones où la demande locative reste forte.
  • Frais annexes : intégrez tous les coûts cachés : taxes, frais de notaire, charges diverses.
  • Réglementation : renseignez-vous sur les éventuelles restrictions pour les acheteurs étrangers et la fiscalité locale.

Le marché immobilier européen n’a rien d’immobile. Les écarts de prix, les opportunités et les pièges changent de place à mesure que l’Europe avance. Pour ceux qui rêvent d’ailleurs, il s’agit de choisir sa destination, les pieds sur terre, le regard tourné vers l’horizon.

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